Le samedi 6 juillet, nous avons reçu Maxime Rovere, normalien, professeur de philosophie, qui compte parmi les grands spécialistes de Spinoza. Comme toujours mais plus encore, la petite Maison de l'Échappée Belle était pleine à craquer, heureusement, ce soir là l'air restait frais. Maxime Rovere nous a donc, avec une grande gentillesse, fait partager sa passion pour Spinoza et pour ceux qui l'on entouré. S'attaquant à l'image d'Épinal d'un Spinoza "excommunié" par sa communauté, rejeté par tous, pauvre, polissant des lentilles afin de vivre chichement, Maxime Rovere nous a montré un Spinoza vivant, entouré, échangeant avec les intellectuels de son temps dans toute l'Europe et ce faisant construisant, au fil de cette correspondance, la pensée spinozienne. Pas d'excommunication, donc, notion chrétienne et non juive, mais un bannissement, restreint à Amsterdam, qui en fait n'a pratiquement rien changé à la vie de Spinoza. Son entourage, amis, proches, intellectuels et professeurs ont ignoré cette décision (rendue en fait pour des raisons essentiellement juridiques) et ont continué comme par le passé à le voir et le consulter. Quant à sa pauvreté, certes Spinoza était un ascète et vivait de peu, mais il n'a pas eu à travailler pour subvenir à ses besoins ses amis y ayant pourvu jusqu'à sa mort. Il y avait tant de choses dont nous aurions voulu parler et la soirée a passé trop vite. Maxime Rovere nous a promis de revenir à Amsterdam pour continuer ces conversations spinoziennes.